Points de vue sur l’éducation aux images
logo soutiller
Fiche Méthodologie

Fiche n°6 : Valoriser un atelier de jeu vidéo

Partager

Vous souhaitez mettre en place un projet autour des jeux vidéo dans votre structure ? Cette 6ème fiche fait état d’une étape importante : la valorisation des ateliers.

Publié le 15/10/2021, Mis à jour le 22/08/2023

Nul doute : les jeux vidéo représentent une véritable occasion pour aborder, autrement, une animation culturelle, un projet pédagogique ou une action d’éducation aux images. Pour vous aider, Le Fil des images vous propose une série de fiches pratiques. Cette (dernière) fiche fait état d’une étape importante : la valorisation des ateliers.

Les fiches pratiques s’appuient sur le travail mis en place à la MJC de Chenôve, en partenariat avec Centre Image, Pôle régional d’éducation aux images en région Bourgogne–Franche-Comté. Par Kévin Martin Izarn, chargé de développement numérique et participation des habitants à la MJC de Chenôve.

Comme dans tout projet d’animation et de médiation, il est important que la valorisation de la création du groupe prenne une vraie place dans le projet global. En effet, l’image des jeux vidéo est encore dégradée chez certains publics, notamment parmi les familles qui subissent de plein fouet un usage inapproprié des plus jeunes membres qui les composent. Pour eux, et à juste titre, les jeux vidéo ont pris une place bien trop importante et sont parfois source de souffrances qu’on aurait tort de négliger.

 

L’EXEMPLE DE LA MJC

“La posture que nous adoptons vis-à-vis de ce média en tant que structure d’éducation populaire est justement de permettre une appropriation raisonnée de celui-ci et d’en faire un vecteur de création et d’expression comme tout autre. De cette manière, nous fournissons des arguments valables aux jeunes pour qu’ils puissent montrer le potentiel du média qu’ils adorent tant. Nous pourrions dire qu’il s’agit d’un processus de déculpabilisation qui rompt avec le discours habituel qu’ils peuvent entendre vis-à-vis de leurs pratiques culturelles. En mettant en avant la finalisation d’un atelier, nous déconstruisons une certaine représentation des jeux vidéo et qui pèse négativement sur les adolescents.”

Pour se faire, le monde numérique dispose d’un nombre important d’outils qui peuvent être mis à disposition du groupe pour valoriser sa création. Nous pouvons citer par exemple l’ensemble des plateformes vidéo comme YouTube (pour des vidéos à la demande) ou encore Twitch (pour la diffusion en direct) à la fois très utiles en tant que support de diffusion, mais qui bénéficient aussi d’une forte réputation chez les jeunes qui se voient grandement valorisés et motivés en proposant du contenu dessus. Annoncer en début d’atelier que le résultat final sera mis à disposition sur Internet via ce type de supports est une manière de reconnaître l’implication et la création des jeunes en exposant la finalité de leur travail.

En poussant un peu plus en avant la réflexion, il est tout à fait possible d’appréhender la position dominante des GAFA dans le monde numérique en questionnant l’utilisation de ces plateformes : YouTube appartient à Google, et Twitch à Amazon. Si l’animateur se sent à l’aise avec ces questions, voilà une occasion de plus d’intégrer une dimension pédagogique supplémentaire.

“C’est sans doute avec les familles que la valorisation doit être privilégiée. Il est extrêmement appréciable de voir des parents totalement étrangers au monde vidéoludique être étonnés par la création de leurs enfants. Régulièrement à la MJC, nous avons accueilli des parents avec lesquels nous avons longuement échangé sur les possibilités du jeu que nous utilisons. Dans la quasi-totalité des cas, ils ne soupçonnaient pas un tel potentiel. Alors les choses intéressantes peuvent commencer, c’est-à-dire l’échange entre l’enfant et le parent dans ce domaine. Nous sommes convaincus que la levée d’un malaise autour de cette question passe par une compréhension mutuelle du positionnement de chacun. Du côté des parents, il est impératif, nous semble-t-il, qu’ils comprennent l’intérêt de la jeunesse pour ce média tout en passant outre les représentations qu’ils peuvent en avoir. Il ne s’agit pas de relativiser les réelles difficultés rencontrées à la maison, mais de tenter de les lever par une communication rétablie entre les générations. Celle-ci n’est possible qu’en passant haut delà d’un positionnement strictement négatif. En valorisant le travail d’un groupe de jeunes auprès des parents, nous pensons participer à ce processus.”