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Comptes rendus

Explorations Intimes – Deux journées de réflexion collective autour de l’intimité au cinéma et du regard des jeunes

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Clermont-Ferrand, 3 et 4 février 2025 – Festival international du court métrage. Chaque année, la rencontre nationale des Pôles régionaux d’éducation aux images, organisée avec le soutien du CNC, est un moment phare pour les professionnel·les du réseau et au-delà ; un espace de partage, de questionnement et d’inspiration. 

Publié le 06/05/2025, Mis à jour le 06/05/2025

En 2025, cette rencontre s’est tenue dans le cadre du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, avec pour fil conducteur une thématique à la fois sensible et essentielle : l’intime au cinéma.
Sous le titre « Explorations Intimes », ces deux journées ont proposé d’ouvrir collectivement une réflexion sur la représentation de l’intime à l’écran, sa perception par les jeunes, la question du consentement à regarder certaines images, et plus largement, le rôle de la médiation dans l’accompagnement des regards.

Un contexte culturel et social en pleine mutation

Dans un monde traversé par des tensions identitaires, émotionnelles et sociales fortes, marqué par les effets durables du Covid, par les bouleversements numériques, les mouvements #MeToo ou encore l’éco-anxiété, les jeunes générations vivent un rapport renouvelé aux images, au corps, à la parole intime.
L’intention de cette rencontre était donc claire : prendre le temps de comprendre ce qui se joue aujourd’hui dans la réception des images intimes, et réfléchir collectivement à la manière dont les professionnel·les peuvent accompagner, ouvrir, protéger sans enfermer, et créer des espaces de confiance pour l’échange et la transmission.

 

Ce qui s’est passé pendant ces deux journées

 

Le lundi 3 février, après un temps d’actualité de l’éducation aux images, deux prises de parole fortes ont marqué les esprits.

  • Vincenzo Susca, sociologue de l’imaginaire, a rappelé combien l’émotion est aujourd’hui à la fois omniprésente et marginalisée par les institutions. Il a invité à penser une médiation qui ne nie pas les émotions, mais les accompagne.
  • Ovidie, autrice et réalisatrice, dont la masterclass a offert, au travers de son travail et de ses expériences avec les jeunes, une plongée dans la manière dont la génération Z vit l’intime, la sexualité et les représentations genrées, entre héritage culturel et réalités numériques.

     

Le mardi 4 février, les participant·es ont été invité·es à vivre une mise en situation de réception et de médiation lors d’un atelier animé par le collectif Les Doigts dans la Prise, à partir de 3 courts métrages mettant en scène images et propos intimes.


Cette expérience a ouvert sur une table ronde riche où chercheur·es, artistes et médiateur·rices ont confronté leurs regards : Comment accompagner les jeunes ? Jusqu’où aller dans la prévention avec notamment les “trigger warning” ? Comment faire place à la parole et penser la médiation ?

 

L’après-midi fut consacrée à valorisation d’initiatives menées avec des jeunes autour de la représentation de leur intimité.

  • Atelier de pratique : Extime – Intime, des réseaux sociaux au cinéma documentaire, fruit d’un partenariat en Normandie Images et la Maison de la recherche en sciences humaines à Caen.
  • Travail du réalisateur Irvin Anneix, qui met en scène les voix intimes de la jeunesse.

 

Un espace de pensée, d’émotion et d’expérimentation

Ces deux jours n’ont pas cherché à apporter des réponses toutes faites, mais plutôt à ouvrir des pistes. Ils ont permis d’exprimer les tensions, les incertitudes et les espoirs d’un champ en constante évolution.
Ce qui s’est joué là, dans cette rencontre entre professionnel·les de la médiation, chercheur·es, artistes, enseignant·es, programmateur·rices, c’est la volonté commune de créer des ponts entre les images, les émotions et les jeunes spectateur·rices, de façon consciente et sensible.

Le Fil des images vous propose une série d’articles qui reviennent sur les moments forts de cette rencontre.

  • Intervention de Vincenzo Suzca, enseignant chercheur. Sociologie de l’imaginaire travaillant le lien des humains à la technologie et l’identité numérique sous l’angle des émotions.

Autant de regards pour continuer à questionner : qu’est-ce qu’accompagner le regard aujourd’hui ?
Et surtout : comment continuer à faire de l’éducation aux images un espace d’ouverture, d’écoute et de création partagée ?