Offrir un espace pour réfléchir et s’exprimer librement sur son identité et ses quartiers, telle est la proposition faite à de jeunes Marseillais au sein des ateliers d’écriture et de cinéma.
Publié le 02/03/2016, Mis à jour le 27/02/2023
Offrir un espace pour réfléchir et s’exprimer librement sur son identité et ses quartiers, telle est la proposition faite à de jeunes Marseillais au sein des ateliers d’écriture et de cinéma menés par Opus One et accueilli par le cinéma l’Alhambra. Depuis quatre ans, « Je t’écris de Marseille » s’adresse précisément à ces jeunes des quartiers nord de Marseille. Des quartiers périurbains dont le quotidien est directement en prise avec l’immigration et à l’histoire ouvrière et industrielle de la ville. Des quartiers enclavés tant au niveau géographique que du regard que leur porte le reste de la ville. Pour ces jeunes, prendre la parole est un acte fort, tant ils ont parfois ce douloureux sentiment d’en être privés. La production de films, de textes et de vidéos multimedia conclut l’exercice artistique et permet d’inscrire ces témoignages dans le patrimoine commun et de faire entendre leur voix dans l’espace public.
Le premier travail présenté est un travail d’écriture collective autour de la trace, de la mémoire vive, de la quête, d’une approche qui ferait fi des distances et où l’intime pourrait trouver les mots qui manquent quand le souvenir s’étiole et que l’image de soi s’inscrit de façon trop fragile dans le regard des autres. Les quartiers nord de Marseille, calés entre mer et colline, cité autant que village au croisement de différentes cultures, offrent des paysages chaotiques, saisissants, miroirs de ces existences complexes mais riches dans leur diversité.
La rencontre avec des cinéastes, musiciens, photographes et même des sociologues ponctuent le déroulé des ateliers. Invités à présenter leurs travaux et leur parcours, ils nourrissent le travail réalisé en atelier, de même que les sorties vers des structures culturelles (Friche de la Belle de Mai, MuCEM, Radio Grenouille) proposant une belle ouverture sur le monde, sur lequel la jeune génération est invitée à se questionner.
En 2013, les jeunes Marseillais et leurs encadrants ont réalisé un court métrage de 30 minutes, à partir d’une série de lettres écrites en atelier où chacun se raconte et poétise les lieux de son enfance.
En 2014, une série de 10 films très courts appelés vidéo-tracts a vu le jour à partir de graffitis glanés sur les murs de la ville et montés sur une table mashup par les participants.
En 2015, Opus one et l’Alhambra ont travaillé avec un groupe de jeunes adolescents du Centre Social de la Castellane autour de la question de “l’Autre” à travers une série de vidéo-duo pour s’interroger sur le regard que l’on porte les uns sur les autres, l’écriture de textes et des impros comédiens où tour à tour ils sont le père, le fils, la sœur, le prof ou juste eux-mêmes.